LA GLOIRE DE MON PÈRE

      Dans l’évangile de ce jour, le sarment de vigne qui fructifie et qui fait la gloire de Dieu le Père, c’est chacun d’entre nous. Dieu attend que nous portions du fruit. Le fruit n’a pas sa finalité en lui-même, il est fait pour être mangé (servir les autres) ou pour engendrer la vie car il porte en lui une graine. L’être chrétien est un « être pour » les autres, pour la vie, pour Dieu. Les fruits que nous devons porter sont ceux de l’Esprit-Saint : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maitrise de soi » (Ga 5,22-23). Les porter, c’est manifester que nous avons accueilli la Parole de Dieu et qu’elle nous a fécondés (cf Is 55,10). Ces fruits de vie permettent de travailler à l’établissement d’une civilisation de l’amour en promouvant une culture de vie.
      A cela s’oppose la culture de mort, dont Saint Jean-Paul II parlait pour dénoncer l’avortement et l’euthanasie. Ces réalités sont « habillées » de vie dans notre monde, en parlant de « santé reproductive » et « d’aide à mourir dans la dignité », mais elles restent des œuvres de mort. La dignité de l’Homme est d’être créée à l’image de Dieu. Cela lui donne une mission, celle de ressembler à Dieu qui est amour. Afin de nous guider, nous avons reçu les trois commandements de l’amour : amour de Dieu, amour du prochain comme soi même, amour du prochain comme Jésus nous aime. A la femme qui a perdu son fils, Jésus rend la vie à l’enfant : Il est le Dieu de la Vie.
      Aux fruits de l’Esprit-Saint au service de la vie, s’opposent les fruits de l’esprit du monde « inconduite, impureté, débauche, idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme, envie, beuveries, orgies et autres choses du même genre » (Ga 5,19-21). Nous pouvons y inclure guerre, meurtre…tout ce qui nous donne l’impression que le monde va mal. Le fait que ces réalités nous choquent, manifeste que nous ne sommes pas fait pour cela. Les médias parlent de ce qui va mal, car le Bien ne fait pas de bruit. Il est en harmonie avec nos aspirations profondes. Le mal nous choque ; au lieu de le transformer par l’amour, la tentation est d’y répondre par un autre mal que l’on déguise en bien pour se donner bonne conscience. Mais le commandement « tu ne tueras pas », qui exprime l’amour du prochain, demeure !
      Alors que nos députés veulent faire une nouvelle loi sur la fin de vie sans même avoir mis en œuvre la précédente, contactons-les pour leur dire notre refus de servir à une culture de mort ! Choisissons la Vie, la Vie en abondance, celle de Dieu !

Père Vianney Hême de Lacotte