« JE DÉSIRE ÊTRE SAINTE »
Thérèse de Lisieux, Acte d’offrande
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, encore adolescente à Lisieux, écrit à son père : « Je ferai ta gloire en devenant une grande Sainte ». Thérèse ne pense pas à sa gloire, mais à celle de son père. Pour cela, elle compte sur la richesse qu’elle a en elle-même : la grâce du baptême qui fait d’elle la fille bien aimée de Dieu. Dieu est en elle, donc elle est sainte puisque Dieu est le Saint. Il ne lui reste qu’à vivre de telle sorte que ce qu’elle est, apparaisse. Saint Jean annonçait cela : « dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons, n’a pas encore été manifesté » (1Jn 3,2).
La Toussaint est l’occasion, pour chacun de nous, de désirer à nouveau être saint ! Il n’y a rien de présomptueux à vouloir être saint. En effet, au Ciel il n’y aura que des saints ! Vouloir être saint, c’est donc prendre notre destinée éternelle au sérieux et organiser notre vie sur terre en vue de cela : voir Dieu, vivre en Dieu, être saint en Dieu, être dieu en Dieu.
Sainte Thérèse nous apprend la vertu de la magnanimité, ou grandeur d’âme, que l’Esprit Saint veut produire en nous et qui était déjà une vertu royale recherchée dans l’Antiquité. En effet, Aristote dans l’Éthique à Nicomaque (livre IV), décrit ainsi le magnanime :
« Le magnanime est nécessairement vertueux et courageux ; il n’est même que médiocrement touché des honneurs ou des dignités, étant accoutumé à n’attacher que peu d’importance à tout ce qui séduit les âmes vulgaires. Il est bienfaisant, (…) franc et sincère dans son langage ; peu empressé à parler des autres ou de lui-même, ou à se plaindre des torts qu’on a envers lui. » Et il précise que « toujours guidé par la générosité, il ne veut recevoir de bienfait que pour en rendre à son tour de plus grands. Loin de rechercher ce qui rapporte, il préfère le désintéressement à l’utilité. Il ne se permet aucune bassesse, il réprouve l’injustice, ignore le mensonge, évite même toute plainte… Et cela non pas pour une vaine satisfaction d’amour propre, mais par amour du bien et de la vertu. »
La générosité du chrétien se manifeste non pas tant par le don en argent ou en temps envers son prochain (même si cela est nécessaire), mais par sa prière pour lui. Thérèse qui du haut de ses 14 ans ne pouvait pas faire grand-chose, s’est mise en prière pour la conversion de Pranzini, un condamné à mort qui rejetait ouvertement Dieu. Elle a prié et a obtenu sa conversion, c’est pourquoi elle dira de lui que c’est « son premier enfant ». Elle est devenue mère par la prière d’intercession. Saint Pierre déjà disait au mendiant du Temple : « Je n’ai ni or ni argent ; mais ce que j’ai, je te le donne. Au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche. » (Ac 3, 2-6). La seule richesse valable du chrétien, c’est Jésus ! Notre grandeur d’âme est de vouloir l’imiter, le faire connaître et l’invoquer pour le donner au monde !
Père Vianney Hême de Lacotte
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