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UNE JUSTE AUTONOMIE DES RÉALITES TEMPORELLES EST ORDONNÉE À DIEU

Pendant quelques semaines, nous n’entendrons que parler de politique. Certains se demandent : que fait le Bon Dieu ? C’est l’occasion de découvrir l’autonomie du temporel. Elle n’est pas à comprendre dans le sens où les réalités temporelles ne dépendent pas de Dieu. La juste autonomie des réalités terrestres se comprend dans le sens où « les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont des lois et des valeurs propres que l’homme doit peu à peu apprendre à discerner, à mettre en oeuvre et à ordonner » (Gaudium et Spes 36). Dans le monde, nous avons à tout ordonner vers la Gloire de Dieu et le Salut du monde : même la politique !
Lorsque Jésus dort dans la barque, certains pourraient croire qu’Il se désintéresse de la peur de ses disciples. Au contraire, Jésus sait ce qu’Il a fait auparavant : Il les a enseignés. Jésus sait qu’ils ont reçu le nécessaire pour agir avec foi, dans la tempête. C’est pourquoi Il les interroge : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » (Lc 7,15).
La période de trouble politique actuelle peut être notre tempête, dans laquelle Jésus nous interroge sur notre foi, sur nos peurs !
L’Eglise a condamné les idéologies athées que sont le communisme et le nazisme qui ont fait plus de morts en un siècle que toutes les guerres de religion. L’Eglise a aussi condamné le libéralisme qui conduit à un relativisme individualiste, lequel est une idolâtrie. Ce dernier tue « par amour », donc en silence, comme nous pouvions l’entendre lors des débats sur la loi de fin de vie.
Puisque beaucoup voudraient assimiler les principales forces politiques en place aujourd’hui à ces trois origines historiques, nous pourrions nous demander s’il ne faut pas nous abstenir. Mais nous sommes dans le monde, pour être le sel et la lumière de la Terre.
Nous sommes donc invités à discerner, chacun en conscience, dans la prière. Saint Paul, dans un tout autre contexte, nous invite à agir en vue d’une construction bonne : « « Tout est permis », dit-on, mais je dis: « Tout n’est pas bon. » « Tout est permis », mais tout n’est pas constructif. » (1 Co10,23) ».
Nous sommes appelés à rechercher le bien commun : « l’ensemble des conditions sociales permettant, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée ». Nous ne recherchons donc pas d’abord notre intérêt, mais ce qui permet la croissance dans l’amour, la vertu, la compétence de la France et de ses habitants.
Chaque jour, plein de confiance en Dieu, nous pouvons le prier pour notre pays : qu’Il nous aide à ordonner le politique à l’avènement du Royaume de Dieu.

Père Vianney de Lacotte