Au cœur de l’épreuve, je peux me rattacher à ma foi !

          Au cœur du Carême, chacun d’entre nous est invité à reprendre conscience des exigences de son propre baptême et du don reçu. Ce que nous avons reçu, c’est Jésus « ce Christ qui est puissance de Dieu et sagesse de Dieu ». Les exigences ce sont les Dix paroles de vie : le Décalogue, ou encore les Commandements. Ces paroles données à Moïse par Dieu servent à constituer et à organiser le peuple hébreu en Peuple de Dieu. Sont-ils pour nous ce qui nous constitue comme Peuple de Dieu ?
          De ces commandements, le peuple juif a tiré 613 commandements afin de les vivre dans le quotidien. Pour nous, Jésus se fait lui-même l’interprète de ces dix commandements. C’est le sermon sur la montagne (Matthieu 5-7) que saint Augustin qualifie de « Charte de la vie chrétienne » qui synthétise ce qu’est être chrétien dans l’enseignement de Jésus. Il y commente les commandements en leur donnant comme horizon les Béatitudes et comme fondement la relation filiale à Dieu le Père qui est là dans le secret de notre coeur. L’espérance des béatitudes, notre relation filiale à Dieu le père et notre obéissance aux commandements à la manière de Jésus nous constituent Peuple de Dieu.
           Mais pendant notre vie comme pendant le Carême, à l’image des hébreux dans le désert alors même que nous savons être chrétiens, il peut nous arriver de vivre des crises, des épreuves dans notre foi. Lisons ce que le pape a dit la semaine dernière :
« Pourquoi Dieu permet-il ces épreuves ? (…) Penser être abandonné par Dieu est une expérience de foi que beaucoup de saints ont eu et aussi beaucoup de gens aujourd’hui, qui se sentent abandonnés par Dieu, mais ne perdent pas la foi. Ils en gardent le don : pour l’instant je ne ressens rien, mais je garde le don de la foi. Le chrétien qui n’est jamais passé par ces états d’esprit manque de quelque chose, car cela signifie qu’il est satisfait. Les crises de la foi ne sont pas des échecs contre la foi. Au contraire, elles révèlent le besoin et le désir d’entrer de plus en plus dans les profondeurs du mystère de Dieu. Une foi sans ces preuves me fait douter qu’elle soit la vraie foi » (Vatican news ; 28 février2021).
           Au cœur de l’épreuve, je peux me rattacher à ma foi : Dieu qui m’établit son enfant bien aimé par le baptême, est fidèle ! Je suis membre de son peuple, membre de la famille de Dieu qu’est l’Eglise, tant que dure l’épreuve je reste fidèle et ne change pas mes décisions. Dans la tempête, le bateau doit garder le cap pour ne pas se perdre : de même pour nous dans la foi.
           Sainte poursuite du Carême.

p. Vianney Hême de Lacotte