“Réjouissez vous avec Jérusalem”

           « Réjouissez vous avec Jérusalem, exultez en elle vous tous qui l’aimez ! Avec elle soyez plein d’allégresse, vous tous qui portiez son deuil ! Ainsi vous serez nourris et rassasiés de l’abondance de sa joie ! » (Is 66,10-11).

          Cette antienne ouvre la célébration de la messe du 4ème dimanche de carême, appelé le dimanche de la joie. En effet, nous voici maintenant plus proche de Pâque que du début du carême. Nous sommes dans la joie car les textes que nous entendrons nous invitent déjà à vivre quelque chose du Passage : de Pâque. En effet, ceux qui entendent les lectures de l’année A (quand il y a une étape de baptême) découvrent comment l’aveugle, à la demande de Jésus d’aller se laver les yeux à la piscine de Siloé, obtient la vue. Il passe des ténèbres à la lumière par Celui qui est la Lumière du monde : Jésus. Ceux qui entendent les lectures de l’année B découvrent dans la première lecture comment le peuple est déporté puis comment celui-ci revient sur sa terre pour reconstruire le Temple. Dieu est le motif du roi pour faire passer le peuple de l’exil à la liberté sur sa terre. Enfin, l’Evangile mentionne l’épisode de l’histoire du peuple, où étant dans le désert, il murmure contre Dieu et se trouve attaqué par des serpents. Dieu ordonne à Moïse de faire un serpent de bronze afin que ceux qui le regardent soient guéris ! Le peuple passe de l’état de malade à celui de vivant en contemplant un signe de mort, tout comme il nous faut regarder le Christ en croix pour y voir jusqu’où va son amour ! Tout comme le centurion qui, en voyant Jésus mourir, reconnaît sa divinité !
           Passage des ténèbres à la lumière, de la maladie à la santé, de l’exil à la vie chez soi… Le mystère de Pâque est bien présent dans toute la liturgie de ce dimanche. Mais nous sommes aussi appelés à voir ces passages dans nos vies. Peut-être pouvons-nous, en cette fin de carême, prendre le temps de relire notre vie. Voyons comment nous avons vécu ces passages, ces pâques, que nous avons traversées. Passage de la maladie, de l’épreuve … dans lesquelles le Seigneur vient nous rejoindre d’une manière particulière : prenons-nous le temps de le chercher, de le voir à l’œuvre ? C’est sur une montagne que Moïse reste avec Dieu (Ex 24) : il faut de la hauteur, de la distance avec les évènements pour pouvoir les relire sous le regard de Dieu. Nous regardons en arrière non pas pour regretter un passé révolu mais bel et bien pour y voir le passage de Dieu dans nos vies et ainsi pouvoir avancer dans l’espérance !
          Le Pape François était en Irak cette semaine, il visitait une Église ravagée par la folie des hommes. Les rares chrétiens qui sont encore là-bas y voient le signe d’un nouveau départ, d’une renaissance à venir de l’Église sur cette terre d’Abraham.
          Soyons dans la joie de l’espérance, dans la joie du passage de Dieu dans nos vies. Vivons de la joie de Pâque !

Père Vianney Hême de Lacotte