Cinq ans après Laudato si’, le Vatican réaffirme son engagement pour l’écologie intégrale

Un Document sur l’écologie intégrale a été présenté, ce jeudi 18 juin, au Vatican, cinq ans exactement après la publication de l’encyclique Laudato si’ du Pape François.

Ce document intitulé Sur le chemin du soin de la maison commune a pour objectif d’offrir une orientation à l’action des catholiques, mais pas seulement, et d’appeler chaque chrétien à une relation saine avec la Création. Ce long et ample document de plus de 200 pages est le fruit des travaux de la “Table Interdicastérielle du Saint-Siège sur l’écologie intégrale”, créée en 2015 pour analyser comment promouvoir et mettre en œuvre l’écologie intégrale.

La première partie s’ouvre sur un rappel de la nécessité d’une conversion écologique, un changement de mentalité qui conduit à prendre soin de la vie et de la création, à dialoguer avec l’autre et à prendre conscience du lien profond entre les problèmes du monde. Il est donc suggéré de renforcer des initiatives ponctuelles pour sensibiliser au thème de l’écologie, mais aussi de transformer les styles de vie en profondeur.

Le document réaffirme ensuite la centralité de la vie et de la personne humaine, car “on ne peut pas défendre la nature si on ne défend pas chaque être humain”. Alors que certains courants de la pensée contemporaine tendent à opposer l’homme et la nature, ce Document invite à sensibiliser les nouvelles générations à la notion de “péché contre la vie humaine” et développer la “culture du soin” comme antidote à la “culture du déchet”.

La famille est également au centre de la réflexion. Fondée sur les principes fondamentaux de communion et de fécondité, elle peut devenir “un lieu d’éducation privilégié où l’on apprend à respecter l’être humain et la Création”.

En même temps, l’école est invitée à acquérir “une nouvelle centralité”, c’est-à-dire à devenir une école qui développe la capacité de discernement, la pensée critique et l’action responsable.

Lutter contre le gaspillage alimentaire

La deuxième partie du document aborde le thème de l’alimentation, en reprenant les termes du Pape François, qui considère que jeter de la nourriture revient à la “voler aux pauvres”, le texte appelle à promouvoir une agriculture “diversifiée et durable”, en défense des petits producteurs et des ressources naturelles et rappelle le besoin d’une éducation alimentaire saine, tant en qualité qu’en quantité.

Un appel fort est également lancé pour lutter contre des phénomènes tels que l’accaparement des terres, les grands projets agro-industriels polluants et pour protéger la biodiversité. L’accès à l’eau est “un droit humain essentiel”, qui nécessite d’aller au-delà des critères utilitaires qui conduisent à la privatisation de ce bien naturel. Toutes les orientations économiques doivent au contraire viser à diminuer la pollution, en sortant des énergies carbonées et en investissant dans des énergies “propres et renouvelables”, accessibles à tous. Le secteur privé est appelé à fonctionner de manière transparente dans la chaîne d’approvisionnement et une réforme des subventions aux combustibles fossiles est préconisée, tout comme la taxation des émissions de CO2.

Renforcer le droit du travail

Le domaine du travail est également au centre de la réflexion. L’éradication de la pauvreté nécessite des salaires équitables, la lutte contre le travail des enfants et le travail non déclaré. Le Document appelle à construire une économie inclusive, conciliable avec la famille et la maternité. Les “nouvelles formes d’esclavage”, comme la traite, doivent être éradiquées.

Le monde de la finance doit également jouer son rôle, en visant la “primauté du bien commun” et en essayant de mettre fin à la pauvreté.

Enfin, le document aborde la question du changement climatique, en rappelant qu’il affecte d’abord les plus pauvres et qu’il nécessite donc de nouveaux modèles de développement sobres en carbone. Parmi les propositions faites dans ce domaine émergent la reforestation de certains espaces, notamment en Amazonie, et le soutien au processus international visant à définir la catégorie de “réfugié climatique” pour assurer la «protection juridique et humanitaire nécessaire».

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