Sous l’action de l’Esprit Saint

Pendant environ 30 ans, Jésus est resté caché, vivant simplement sa relation filiale à Dieu le Père. Avec le baptême du Seigneur, nous célébrons l’entrée de Jésus dans sa vie publique. Par le don de l’Esprit-Saint, par ses œuvres et son enseignement, il révèle à tous qu’Il est le Fils de Dieu le Père. Nous pourrions comparer le baptême de Jésus à la Pentecôte pour les apôtres : ils passent de la joie de la résurrection mais aussi de la peur des grands prêtres, à la joie d’annoncer ouvertement le mystère de la Résurrection.
      De même pour nous, le baptême de Jésus est comparable à notre confirmation. En effet par le baptême, nous sommes enfants de Dieu. Par le sacrement de la confirmation nous recevons l’Esprit Saint qui nous donne la force de partager notre foi à notre conjoint, à nos enfants, dans notre travail…
Par le baptême, vécu dans la communion avec Jésus, il nous est donné de vivre notre relation filiale avec Dieu le père. Dans cette relation, nous manifestons notre appartenance à l’Église.
      Par la confirmation, nous participons à la mission de Jésus, qui est la mission de l’Église de travailler à la gloire de Dieu et au Salut du monde. Le Catéchisme de l’Église Catholique présente la Confirmation comme le passage à l’âge adulte dans la foi. C’est pourquoi l’Église demande que pour être parrain ou marraine, pour se marier il faut être confirmé : il faut recevoir de Dieu les grâces nécessaires pour accomplir sa mission. Il est bon de savoir qu’il n’y a pas d’âge pour recevoir le sacrement de Confirmation. N’hésitez pas à aller rencontrer votre curé !
      Parce que l’Esprit Saint souffle et agit dans chacun des fidèles du Christ, chacun est appelé à prendre sa place dans l’Église. Le Pape François a ouvert un Synode sur la Synodalité. Ce nom exprime le fait que nous sommes tous en chemin vers Dieu et conduits par son Esprit. Sur ce chemin vécu en Église, l’Esprit Saint est le principal acteur : c’est lui qui fait vivre le Corps du Christ qu’est l’Église. Certains craignent une parlementarisation de l’Église, d’autre espèrent tout changer. Accueillons ce que dit le Concile Vatican II :
« L’Esprit Saint ne se borne pas à sanctifier le Peuple de Dieu par les sacrements et les ministères, à le conduire et à lui donner l’ornement des vertus, il distribue aussi parmi les fidèles de tous ordres, « répartissant ses dons à son gré en chacun » (1 Co 12, 11), les grâces spéciales qui rendent apte et disponible pour assumer les diverses charges et offices utiles au renouvellement et au développement de l’Église, suivant ce qu’il est dit : « C’est toujours pour le bien commun que le don de l’Esprit se manifeste dans un homme » (1 Co 12, 7). Ces grâces, des plus éclatantes aux plus simples et aux plus largement
diffusées, doivent être reçues avec action de grâce et apporter consolation, étant avant tout ajustées aux nécessités de l’Église et destinées à y répondre. Mais les dons extraordinaires ne doivent pas être témérairement recherchés ; ce n’est pas de ce côté qu’il faut espérer présomptueusement le fruit des œuvres apostoliques ; c’est à ceux qui ont la charge de l’Église de porter un jugement sur l’authenticité de ces dons et sur leur usage bien ordonné. C’est à eux qu’il convient spécialement, non pas d’éteindre l’Esprit, mais de tout éprouver pour retenir ce qui est bon (cf. 1 Th 5, 12.19-21). » (Lumen Gentium 12)
Le pape entend que le synode auquel chaque fidèle est invité à prendre part, soit une mise à l’écoute de l’Esprit Saint, non pas pour révolutionner l’Église mais pour que chacun y trouve mieux sa juste place. Il ne convient pas dans un corps que le pied veuille faire ce que fait la main. Dieu a voulu organiser hiérarchiquement son Église et cela restera. Le synode veut simplement aider à ce que chaque membre de l’Église trouve sa juste place, sans prendre le pouvoir sur un autre membre en lui retirant son pouvoir. La tentation de la toute puissance est caractéristique de l’Homme, les membres de l’Église n’en sont pas exempts. Le Pape veut une conversion des cœurs pour lutter contre la toute puissance. Lorsque quelqu’un a pris le pouvoir des autres, il ne reconnaît pas que l’Esprit Saint puisse parler à travers l’autre.
Je vous propose donc de vivre cette année qui commence sous le regard de l’Esprit Saint. Une nouvelle année est le temps traditionnel pour les vœux. Je vous souhaite donc à tous, fidèles d’Orgeval, de Chambourcy, de Morainvilliers et d’Aigremont une sainte année 2022, que l’Esprit Saint vous guide pour pleinement assumer la mission d’Eglise qui vous est confiée dans vos familles, votre travail, votre ville ou village !

Père Vianney Hême de Lacotte