Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.

L’Évangile de ce dimanche est déconcertant… Le Christ nous demande-t-il de tout abandonner pour le suivre ? Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi”.

Jésus semble mettre les points sur les ” i “, donnant, pour qui veut le suivre, des repères aussi indispensables qu’incontournables. (…) Il ne laisse aucune hésitation possible à ses interlocuteurs. Il faut choisir ! Nous sommes loin des paraboles auxquelles Jésus nous avait habitué, loin aussi des belles scènes de la vie de Jésus lorsqu’il guérit les malades, nourrit les foules, s’occupe des pauvres, des petits, des enfants. Nous sommes très loin aussi de ces moments où Jésus s’en va seul, à l’écart sur la montagne, pour prier.

 L’air du temps est davantage aux choix qui s’imposent.

Sans doute nous faut-il remettre ces paroles dans leur contexte du chapitre 10 de Matthieu. (…)  Il constitue, une sorte de code de conduite, une liste de recommandations et d’avertissements que Jésus donne aux apôtres qu’il vient de choisir et de mandater pour être ses disciples. (Le Jour du Seigneur)

Mais prône-t-il pour autant un abandon de tout ce qui fait notre vie ?

Hier, comme aujourd’hui, la teneur de la parole de Jésus oblige celles et ceux qui veulent le suivre à prendre conscience de l’importance des ruptures et des choix à poser pour être ouvrier du Royaume. Jésus ne nous dit pas qu’il ne faut pas aimer père, mère, enfants, et même notre propre vie. Il nous invite de manière radicale à poser les choix fondateurs qui donneront à notre vie une réelle capacité à aimer comme lui-même nous a aimés. Des choix à poser, certes, mais aussi des choix à assumer, parce qu’ils conduiront inexorablement le disciple à d’autres choix qui s’imposeront à lui à cause de sa fidélité même à l’appel du Christ et à l’Évangile.

C’est à cela que chacun nous sommes appelés, et ce jusqu’à porter notre croix !

Vivre l’Évangile n’a rien d’une course d’obstacles ! Vivre l’Évangile n’a rien d’un marathon ! Vivre l’Évangile n’est pas diplômant ! Vivre l’Évangile n’a rien à voir avec une performance à accomplir. Vivre l’Évangile n’apporte ni pouvoir, ni argent.

 Mais, vivre l’Évangile change tout dans la vie de celui qui choisit le Christ pour maître et pour ami. Vivre l’Évangile, c’est donner à notre vie la source où puiser ce dont nous avons besoin pour être Visage du Christ pour nos frères. (…)

 Être disciples c’est choisir sans hésitation le Christ pour maître et pour ami. C’est répondre à un appel puissant, exigeant et vrai. Cet appel nous libère et nous rend libre de quitter résolument le chemin de nos vérités toutes faites pour la fragilité et l’insécurité requises pour avancer à la suite du Christ. Non pas par résignation, mais par choix conscient et libre, sûr que le Christ donne force à notre faiblesse, sûr aussi que le Christ marche à nos côtés.

(Le jour du seigneur)

 

Il ne s’agit pas de renoncer à notre personnalité, ou à nos talents (quels qu’ils soient), mais de mettre nos qualités et nos savoir-faire au service de cette vie tournée vers le Christ que nous nous sommes engagés à mener en devenant chrétien.

Jésus lui-même nous donne la clef de la réussite : “Celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, ne perdra pas sa récompense“. Se tourner vers les autres, et d’abord vers les plus faibles, c’est le guide que le Seigneur nous invite à suivre.

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