“Nous avons cru, nous avons suivi, nous avons espéré… mais maintenant tout est fini”

Cette analyse que fait Benoît XVI de l’attitude des disciples d’Emmaüs avant leur rencontre avec le Christ, est, selon sa propre expression, symbolique du “chemin (suivi par) chaque chrétien, bien plus encore, de chaque homme. Sur nos chemins, Jésus ressuscité se fait compagnon de voyage, pour rallumer dans nos cœurs, la chaleur de la foi et de l’espérance et rompre le pain de la vie éternelle”.

Les paroles du Saint Père Émérite, prononcées le 6 avril 2008 (dans le cadre de la crise économique), prennent aujourd’hui des allures prémonitoires, pour ne pas dire prophétiques :

Ce drame des disciples d’Emmaüs apparaît comme un miroir de la situation de beaucoup de chrétiens de notre époque. Il semble que l’espérance de la foi ait échouée. Cette même foi entre en crise à cause d’expériences négatives qui nous font nous sentir abandonnés du Seigneur. Mais ce chemin pour Emmaüs, sur lequel nous marchons, peut devenir une purification et une maturation de notre croire en Dieu. Même aujourd’hui nous pouvons dialoguer avec Jésus en écoutant Sa Parole. Même aujourd’hui, Il rompt le pain pour nous et se donne Lui-même comme notre Pain. Et ainsi la rencontre avec le Christ Ressuscité, qui est possible même aujourd’hui, nous donne une foi plus profonde et authentique, trempée, pour ainsi dire, par le feu de l’événement pascal ; une foi robuste puisqu’elle ne se nourrit pas d’idées humaines, mais de la Parole de Dieu et de sa présence réelle dans l’Eucharistie”.

 

Les disciples d’Emmaüs ont su prendre le temps de s’inquiéter du sort de l’inconnu qui cheminait avec eux pour l’inviter à partager leur logis : “Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse”… Même dans l’isolement et le confinement, même dans l’accablement d’être coupés de ceux qu’on aime ou la désespérance d’être empêchés de partager les derniers instants de nos proches qui, dans la solitude, sont rappelés à Dieu, le souci des autres reste la meilleure façon de prier.

 

À l’heure où les mesures sanitaires en vigueur pèsent sur chacun d’entre nous, le risque d’un enfermement sur soi est à redouter. Ouvrons notre cœur à ceux qui souffrent pour que notre indifférence “n’empêche pas nos yeux de le reconnaître”.

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