Dimanche 4 avril 2022
« Les chrétiens habitent les cités grecques et les cités barbares suivant le destin de chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et le reste de l’existence, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur manière de vivre. Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme des étrangers domiciliés. Ils s’acquittent de tous leurs devoirs de citoyens, et supportent toutes les charges comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie leur est une terre étrangère. »
Cet extrait de la lettre à Diognète, écrit à la fin du deuxième siècle, éclaire l’engagement des chrétiens dans le monde. Les « lois extraordinaires » qui nous font vivre dans le monde, sont les Lois de Dieu qui nous conduisent à l’amour de Dieu et du prochain. L’enseignement social de l’Église nous donne des pistes pour discerner les chemins de la sainteté personnelle et communautaire. À la veille de l’élection présidentielle, il est bon pour discerner de découvrir ou de redécouvrir les grands principes de cet enseignement afin de voter pour la personne qui nous semble en conscience la plus à même d’apporter un bien à la société.
La dignité de l’Homme : L’Homme est créé à l’image de Dieu pour réaliser sa ressemblance : Dieu est amour. Tout ce qui est, doit donc être ordonné à la réalisation de la vocation de chacun. La vie est un don que l’on doit défendre dans sa dignité depuis la conception jusqu’à la mort naturelle. Cette dignité est aussi manifestée dans la différence sexuelle qui exprime la complémentarité des genres.
La recherche du Bien commun qui est « l’ensemble de conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée ». Cette perfection est la perfection de l’amour qui se réalise aussi par le déploiement des charismes et des talents de chacun.
La destination universelle des biens : Dieu est l’origine de tout bien par l’acte créateur. Toute la nature a été créée pour que l’homme en tire sa subsistance comme un bon gérant. Les biens terrestres sont au service de l’accomplissement de la vocation de l’Homme à devenir saint. « La destination universelle des biens comporte un effort commun visant à obtenir pour chaque personne et pour tous les peuples les conditions nécessaires au développement intégral, de sorte que tous puissent contribuer à la promotion d’un monde plus humain ». Pour ce faire, il existe une option préférentielle pour les pauvres qui justifie que la propriété privée est grevée d’hypothèque sociale.
La subsidiarité vise à permettre la croissance personnelle et sociale de tous. Ce que chaque personne, chaque famille ou corps social, peut réaliser de sa seule initiative et par ses propres moyens ne doit pas être transférer à une communauté plus grande au risque de créer une injustice. L’échelon supérieur de la communauté vient en aide à l’échelon inférieur pour ce dont il n’est pas capable seul : la famille aide l’enfant, la collectivité aide la famille dans la mesure où celle ci ne peut réaliser sa croissance seule, mais pas au-delà.
Que ces principes nous aident à discerner et à prendre notre place dans le monde.
Père Vianney Hême de Lacotte
