« Comment es-tu entré sans avoir le vêtement de noce ? »
Dans la Parabole de l’Évangile de ce jour, le vêtement de noce manquant à l’homme est le vêtement du baptême qu’il devait avoir ! Ce vêtement il l’a reçu en acceptant l’invitation aux noces de l’Agneau, mais qu’en a-t-il fait ? Et moi, qu’ai-je fait de la pureté de l’âme reçu à mon baptême, âme signifiée par ce vêtement ?
Ma relation à Dieu est-elle source de vie pour moi ? Ma foi m’inspire-t-elle dans ma manière de vivre, dans ma manière d’appréhender le monde ? L’enseignement social de l’Église est là pour m’aider à incarner ma foi dans ma vie personnelle, familiale, professionnelle…
Jésus nous dit bien que nous sommes dans le monde mais que nous ne sommes pas du monde. Nous devons donc nous efforcer à renouveler notre façon de voir pour porter sur le monde un regard animé par la foi. C’est à dire un regard qui sait s’émerveiller devant tout ce qu’il y a de juste, de vrai, de beau et de bon ; c’est un regard qui s’arrête sur les plus fragiles, sur les injustices, qui sait se montrer compatissant et qui invite à agir ; enfin c’est un regard qui cherche à discerner la juste valeur des évènements, de la vie elle-même à la lumière de la Vie éternelle.
La panique que provoque la Covid 19, la panique écologique ou encore la panique migratoire ou économique nous interroge sur notre espérance, sur l’accueil de la mort physique comme faisant partie intégrante de notre vie pèlerine sur terre. Ces paniques nous interrogent sur la juste place que nous donnons aux réalités temporelles dans notre vocation à la sainteté.
Ce sont des sujets sérieux et importants avec lesquelles nous ne pouvons pas nous réfugier de manière béate dans une espérance qui nous désolidarise des réalités concrètes. Au contraire notre foi nous pousse à une charité active, particulièrement envers les plus faibles, pour manifester la proximité de Dieu au cœur de ces évènements.
Renouvelons notre manière d’être intendant de la création, suivons les directives sanitaires sans pour autant devenir aveugle de lois ou projets de lois qui œuvrent contre la dignité humaine (ce qui touche la bio-éthique, l’augmentation des délais pour pouvoir avorter, suppression de la clause de conscience des médecins dans ce dernier cas). Engageons-nous pour œuvrer à « l’amitié sociale » dont le pape François nous exhorte dans sa nouvelle encyclique « Fratelli Tutti (Tous Frères) ». Le monde a besoin de nous pour que nous lui annoncions une Bonne Nouvelle : Jésus qui nous fait choisir la vie ! C’est notre mission, c’est le lieu particulier où nous manifestons que nous portons le vêtement de notre baptême, vêtement du Christ Ressuscité ! Cela peut être inconfortable, mais courage le Seigneur est avec nous !
Père Vianney de Lacotte
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