Solennité du Saint Sacrement
L’Esprit Saint rappellera tout ce que Jésus a dit et enseignera l’Eglise. Au cours des
siècles, l’Eglise conduite par l’Esprit Saint, a mieux compris l’institution de l’Eucharistie.
C’est un mémorial : « faite cela en mémoire de moi » n’est pas un simple souvenir. Dans la
tradition juive, un mémorial rend présent un évènement de l’histoire sainte, nous permettant de
recevoir aujourd’hui les grâces de salut qui en découle. Dieu qui est hors du temps, le rend
présent pour nous aujourd’hui pour que nous soyons bénéficiaires de l’œuvre de
rédemption !
Ainsi chaque Eucharistie nous rend contemporains de la Sainte Cène, de la mort de
Jésus sur la Croix et de sa Résurrection. Être à genoux durant la consécration (si notre santé le
permet), c’est exprimer notre foi que nous sommes avec Marie et saint Jean au pied de la Croix où
meurt le Fils de Dieu fait Homme. Devant nous Jésus est présent, Il s’offre au Père et prie pour
nous : « Père pardonne leur » !
L’âme, le Corps, le Sang et la Divinité de Jésus nous sont donnés dans l’eucharistie pour
que nous devenions plus humains et ainsi davantage enfant de Dieu. Jésus est l’ « Homme »
par excellence : par « l’Incarnation le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni à tout homme »
(Gaudium et spes 22) pour leur permettre de devenir ce qu’ils sont : image de Dieu appelé à être
enfant de Dieu. Jésus a institué l’eucharistie : pour qu’à travers le temps, son salut apporté par
la croix soit rendu présent. Ainsi toute personne qui communie reçoit du Sauveur de grandir en
humanité et donc en Enfant de Dieu.
Le Mystère de l’eucharistie est exprimé en partie à travers la Séquence de ce jour qui nous aide à
mieux comprendre ce qu’est l’Eucharistie sous l’aspect de l’hostie :
« Instruits par son précepte saint,
nous consacrons le pain, le vin, en victime de salut.
C’est un dogme pour les chrétiens
que le pain se change en son corps, que le vin devient son sang.
Ce qu’on ne peut comprendre et voir,
notre foi ose l’affirmer, hors des lois de la nature.
L’une et l’autre de ces espèces,
qui ne sont que de purs signes, voilent un réel divin.
Sa chair nourrit, son sang abreuve,
mais le Christ tout entier demeure sous chacune des espèces.
On le reçoit sans le briser,
le rompre ni le diviser ; il est reçu tout entier.
Qu’un seul ou mille communient,
il se donne à l’un comme aux autres, il nourrit sans disparaître.
Si l’on divise les espèces, n’hésite pas, mais souviens-toi qu’il est présent dans un fragment
aussi bien que dans le tout. Ô bon Pasteur, notre vrai pain, ô Jésus, aie pitié de nous,
nourris-nous et protège-nous,
fais-nous voir les biens éternels dans la terre des vivants. »
Père Vianney Hême de Lacotte