« NE VOUS LAISSEZ PAS VOLER VOTRE ESPERANCE »

        Avec l’arrivée des beaux jours, nous pouvons entendre la joie de se retrouver, de sortir. Mais j’entends aussi de grandes peurs s’exprimer du fait du climat, du contexte international, de la crainte d’une extension des guerres au Moyen Orient, de la guerre en Ukraine, au nord du Bénin etc…
Comme chrétiens, nous sommes dans le monde sans lui appartenir. Si bien que nous sommes pleinement concernés par les drames, les malheurs du monde. Ne pas se laisser toucher par ce qui touche nos contemporains risque d’être le signe d’une dureté de cœur et non le signe d’une vive espérance qui nous anime. Jésus, lui-même, qui savait qu’Il allait rendre vie à son ami Lazare, a véritablement pleuré. Il s’est caché des pharisiens lorsqu’Il savait que ceux-ci cherchaient à Le tuer, jusqu’à ce que son heure soit venue !
Alors seulement, « Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage durci, prit la route de Jérusalem. » (Lc 9,51). Il agit maintenant pour manifester que ce monde passe, mais le Royaume de Dieu demeure : il agit pour que naisse en nous l’espérance !
Saint Paul ne nous dira pas autre chose lorsqu’il traite de notre rapport à la mort dans sa lettre aux Thessaloniciens : « Frères, nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort ; il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. » (1 Thess 4,13)
Jésus nous apprend à pleurer non pas tant sur les conséquences du mal que sur les causes.
Il dit aux femmes qui pleurent sur son chemin de croix en le voyant défiguré par la douleur : « Ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! » (Luc 23,28) Pleurez sur votre péché qui me crucifie, sur votre désir de toute puissance… Aujourd’hui, alors que nous voyons chaque jour des familles détruites par la guerre, pleurons sur elles à cause de notre commune humanité, mais surtout pleurons les péchés des hommes et des femmes qui sont avides de pouvoir, assoiffés de toute puissance !
Si nous souffrons de cela, c’est que nous n’avons pas été créés pour le mal, le péché.
Jésus nous montre ce sur quoi il nous faut pleurer, car c’est là-dessus que nous avons plus ou moins de pouvoir : sur nous même en menant le combat spirituel, sur nos responsables politiques en les élisant ou en les contactant.
Emplis de l’espérance qui leur vient de la mort et de la résurrection de Jésus, saint Pierre et saint Paul ont consenti à être mis à mort après avoir annoncé la Bonne Nouvelle de Jésus ! Ainsi l’espérance, dont ils étaient les témoins, soutint leur appel à la conversion des cœurs pour rejeter le mal et choisir le bien !
La fête du Corps et du Sang du Seigneur, nous rappelle que chaque dimanche nous recevons le Ressuscité pour être renouvelés dans notre espérance et ainsi agir à l’image de Jésus !

Abbé Vianney Hême de Lacotte