LA TOUSSAINT AUX PORTES DU JUBILÉ DE L’ESPÉRANCE

       « Je ne meurs pas, j’entre dans la Vie », disait sainte Thérèse de Lisieux. La fête de la Toussaint est l’expression festive de cette réalité de foi : nous croyons en la vie éternelle et cela nous engage dans l’espérance. L’espérance, n’est pas une attente. Elle est un regard jeté au loin pour savoir où nous allons. Sachant où nous allons, nous nous organisons pour y aller. L’espérance est un moteur de notre agir. Si je prends l’exemple de la voiture, la foi me dit ma destination, la charité est l’énergie (essence ou électrique) qui va me permettre d’allumer le moteur pour avancer, c’est l’espérance.
      Les saints sont ceux qui, ayant le regard fixé sur Dieu, seul Saint, se sont résolument engagés à aimer Dieu et leur prochain en paroles et en actes d’amour. Ces gestes d’amour expriment l’espérance qui les anime. Comme on devient ce que l’on contemple, les saints sont par grâce devenus participants de la sainteté de Dieu.
      A partir de janvier 2025, nous entrerons dans une année jubilaire dont le thème sera « Pèlerin de l’espérance ». Ce thème est finalement celui de chacune de nos vies. Nous sommes des pèlerins sur cette terre, nous ne sommes que de passage. Le sens de notre présence, qui s’explique par notre avenir, nous engage à agir aujourd’hui en vue de cette fin. Marie Pyla, cofondatrice de l’Institut Notre Dame de Vie disait : « je pense à ma mort pour organiser ma vie ». En parlant de mort, elle parlait du passage vers la plénitude de la Vie éternelle : la communion parfaite avec Dieu le Père, en Jésus. La mort n’est pas la fin de tout, elle est passage d’un état à un autre.
     Nous voyons aujourd’hui les feuilles tomber, les arbres vont bientôt sembler morts, mais ils portent en eux la promesse, l’espérance, qu’ils seront plus beaux au printemps. Un Père de l’Eglise exprimait cela en disant : « Que fait l’univers chaque jour ? Sinon imiter chaque jour notre résurrection (…). Chaque saison a une beauté nouvelle » qui passe par la disparition de l’ancienne beauté. En vérité, « nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore » (1Jn3,2a).
      Ce que nous sommes appelés à devenir, nous le contemplons dans les saints que nous fêterons le 1er novembre. Au Ciel « nous serons semblables à Dieu car nous le verrons tel qu’Il est » (1Jn3,2b). Nous vivrons ce pourquoi Dieu nous a créés, et nous serons dans la joie. Cette joie des saints, à laquelle nous nous joindrons dans nos célébrations, augmentera en nous l’espérance. Le 2 novembre, nous serons appelés à reconnaitre la grandeur de notre liberté qui est manifestée d’une manière particulière dans la justice divine ; c’est pourquoi nous prierons pour ceux qui, grâce à la miséricorde divine, sont destinés à la joie du Paradis, mais qui ont besoin de notre prière pour réparer le mal fait sur Terre. Cet état de purification avant l’accès au Ciel, qu’on appelle le purgatoire, nous invite à l’amour, par la prière, pour nos défunts. Offrons à Dieu des actes d’amour pour notre prochain au profit des âmes du purgatoire car un acte fait avec amour couvre une multitude de péchés (1P4,8). Aimons car Dieu est Amour, alors nous lui serons semblables !
Belle fête de la Toussaint !

Père Vianney Hême de Lacotte

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