Être saint aujourd’hui !
Le premier novembre, sera célébrée la fête de tous les saints ! La fête de tous ceux qui ont répondu à leur vocation : « De même que Celui qui vous a appelé est Saint, vous aussi devenez saint dans toute votre conduite, parce qu’il est écrit : « soyez saint car Je suis Saint » (Lv19,2) » (1P1,15). Les deux dimanches qui précèdent cette fête nous indiquent le chemin : rendre à Dieu, qui est le Saint, ce qui est à Dieu et aimer Dieu, aimer son prochain comme soi-même.
« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». L’image de César qui est sur les pièces est à rendre à César, mais chacun de nous est créé à l’image de Dieu, c’est donc nous même qui devons nous rendre à Dieu, nous offrir à Lui.
« Dieu est amour » (1Jn 4,8). L’image de Dieu que nous avons mission de réaliser est celle de l’amour. Deux moyens nous sont donnés : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit, (…) et ton prochain comme toi-même ». Voilà le chemin, le mode d’emploi pour devenir saint, non pas seul mais avec Dieu !
Mais dans ce dernier moyen il est demandé d’aimer son prochain comme soi-même. Cela signifie que si je ne m’aime pas, je ne peux aimer mon prochain. Nous allons pouvoir profiter de longue soirée, seul ou en famille du fait du couvre-feu ! Quoi que nous en pensions, cela peut être l’occasion de vivre des temps en famille qui nous rapproche. Souvent lorsque l’on a du mal à s’aimer, nous sommes rendus aveugles de nos qualités. Voici un exercice concret à faire en famille, entre amis : chacun dit les principales qualités qu’il reconnait à l’autre. Il ne s’agit pas ici de faire un exercice qui nous gonfle d’orgueil, mais c’est l’exercice d’accueillir des autres le don que le Seigneur a placé en moi et dont je ne suis pas forcément apte à me rendre compte par moi-même. Un don est fait pour être développé, mis au service des autres.
S’aimer soi-même signifie aussi « se pardonner à soi-même ». Pardonner, c’est accorder à nouveau confiance à quelqu’un par le don de sa confiance. Quoique j’ai fait, quoique j’ai vécu, quoique l’on m’ait fait, Dieu me fait confiance pour me relever, Jésus est mort pour me donner son pardon ! Est-ce que je ne peux pas me faire confiance à moi-même pour l’avenir ? Puis-je regarder mes qualités, les reconnaitre et accepter que d’autres me les disent ?
Pour beaucoup la situation sanitaire et médiatique nous enferme sur nous-mêmes. Nous avons troqué le « aimons-nous les uns les autres » de Jésus par « protégeons nous les uns les autres » en s’éloignant les uns des autres. Que ce temps nouveau suscite en nous, dans nos familles, dans notre paroisse cette bienveillance qui nous fait reconnaître nos qualités et qu’ainsi notre charité, les uns envers les autres se renouvelle par cette capacité de « voir » les qualités des autres. C’est un chemin d’attention à l’autre, c’est un chemin de guérison, c’est un chemin d’ouverture alors que la tentation du moment est de s’enfermer et de se méfier de tout le monde. Cette méfiance ne peut avoir lieu entre nous car c’est contraire à l’exemple du Christ ! Prudence et méfiance sont très différentes !
Notre chemin de sainteté passe aujourd’hui par ce nouvel épisode épidémique, ne cédons pas à la panique, mais réconfortons-nous les uns les autres, soutenons-nous, téléphonons-nous, soyons unis dans la prière et prenons soin, ces soirs-ci, de notre vie de famille et de ceux qui sont seuls !
Père Vianney de Lacotte
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